Offre de soins en Réhabilitation Psychosociale

La réhabilitation psychosociale vise à favoriser le rétablissement et l’inclusion sociale des personnes souffrant de troubles psychiques. Cette approche met l’accent sur le développement des compétences et des ressources individuelles.

Les origines

La réhabilitation psychosociale émerge dans les années 1960, en réaction à la stigmatisation des personnes atteintes de troubles psychiques. Inspirée par les mouvements de désinstitutionalisation et de droits des patients, cette approche se développe progressivement pour devenir un pilier de la santé mentale contemporaine. La réhabilitation psychosociale repose sur la conviction que chaque individu possède des ressources et des capacités de rétablissement, et que le contexte social et environnemental joue un rôle déterminant dans ce processus.

Les principes clés

La réhabilitation psychosociale est une approche globale qui vise à soutenir les personnes souffrant de troubles psychiques dans leur cheminement vers une vie satisfaisante et épanouissante. Elle renvoie à un ensemble de procédés visant à accompagner les personnes souffrant de troubles psychiques (troubles psychotiques, troubles bipolaires, troubles thymiques , troubles du neurodéveloppement, etc.) sur la voie du rétablissement. Contrairement à une approche axée uniquement sur les manifestations des troubles psychiques, la réhabilitation psychosociale prend en compte les aspirations individuelles et met l’accent sur le développement des compétences sociales, professionnelles et personnelles.

La réhabilitation psychosociale est dédiée aux personnes atteintes de maladies psychiques dont l’état est stable, mais qui rencontrent toujours des difficultés les empêchant de s’intégrer totalement dans la société. L’objectif est de les aider à obtenir un niveau de vie et d’adaptation satisfaisant par rapport à leurs attentes. Au cœur de la réhabilitation psychosociale se trouvent des principes clés, tels que le rétablissement centré sur la personne ou encore la promotion de l’autonomie et de l’inclusion sociale. Ces principes orientent les interventions et garantissent une approche respectueuse et centrée sur les besoins des personnes concernées.

Pourquoi faire de la réhabilitation psychosociale ?

La plupart des symptômes induits par les troubles psychiques peuvent être stabilisés avec des traitements médicamenteux. Cependant, certaines difficultés persistent souvent :

  • Difficultés cognitives : mémoire, attention, fonctions exécutives, lenteur de traitement etc.
  • Difficultés de cognition sociale : décoder les codes sociaux, les comprendre, interpréter les autres, leurs émotions, s’affirmer dans différentes situations 
  • Troubles de l’Insight : difficultés à comprendre sa maladie, reconnaître les symptômes et les effets du traitement 
  • Perte d’autonomie

Tous ces troubles sont importants et peuvent entraver le processus de rétablissement. Par exemple, des troubles cognitifs peuvent gêner la reprise d’une activité professionnelle car il est difficile de travailler si l’on n’arrive pas à retenir les consignes ou à arriver à l’heure.

Le but de la réhabilitation psychosociale est de réduire l’impact de ces difficultés pour favoriser le rétablissement.

« La réhabilitation psychosociale, c’est proposer une prise en charge personnalisée et humaine, s’éloigner d’un certain paternalisme pour redonner le pouvoir à l’usager »

Dr Juliette MARTIN – Psychiatre – Responsable du C2RB

Les soins en réhabilitation psychosociale

La réhabilitation psychosociale offre une palette diversifiée d’outils et d’approches pour accompagner les personnes souffrant de troubles psychiques sur le chemin du rétablissement. Parmi ces outils, on retrouve des programmes d’éducation thérapeutique visant à améliorer la compréhension des troubles psychiques et à développer des stratégies d’adaptation, un soutien à l’insertion professionnelle, des activités de loisirs, des espaces d’expression et de socialisation ou encore un soutien au logement et un accompagnement dans la vie quotidienne. Des programmes de remédiation cognitive, de gestion du stress et d’entrainement aux habiletés sociales peuvent également être proposés.

Cette diversité d’outils permet d’adapter les interventions aux besoins spécifiques de chaque individu, favorisant ainsi un parcours de rétablissement personnalisé et évolutif.

Guérir ou se rétablir ?

Il est important de faire la distinction entre la guérison et le rétablissement. Alors que la guérison est souvent associée à la disparition complète des symptômes d’une maladie le concept de rétablissement désigne un cheminement personnel où l’individu retrouve un sentiment de bien-être, de sens et de maîtrise dans sa vie, malgré la présence éventuelle de manifestations de troubles psychiques. Le rétablissement peut impliquer des défis et des périodes difficiles, mais il met l’accent sur la possibilité de mener une vie épanouie et pleine de sens malgré les difficultés rencontrées. La notion de guérison concerne le devenir de la maladie, alors que le rétablissement concerne le devenir de la personne.

Etre acteur de son rétablissement

Contrairement à une approche paternaliste où les professionnels de la santé prennent souvent les décisions à la place des personnes concernées, la réhabilitation psychosociale reconnaît la capacité de chaque individu à être l’acteur principal de son propre rétablissement. Cette approche met l’accent sur l’autonomie, l’empowerment et la responsabilisation des personnes souffrant de troubles psychiques, les encourageant à participer activement à leur rétablissement.

« La définition du rétablissement étant propre à chacun, l’objectif est de surpasser les obstacles qui se dressent entre l’usager et son projet »

Dr Valentine MORIN-BERNARD, psychiatre au C2RB

En permettant aux individus de définir leurs propres objectifs et de jouer un rôle actif dans la planification et la mise en œuvre de leur parcours de rétablissement, la réhabilitation psychosociale favorise un sentiment de contrôle et d’auto-détermination. Elle valorise les expériences vécues par les personnes concernées et reconnaît leurs compétences et leurs ressources individuelles. Cette approche collaborative et centrée sur la personne renforce le sentiment d’identité et de dignité, permettant aux individus de regagner confiance en eux-mêmes et en leurs capacités.